L’uX et le sophisme du « bon sens »

sciences cognitives et ux
D’une manière générale et plus particulièrement en uX le « bon sens » semble enkysté dans la société de tel façon que chacun semble en être pourvu suffisamment pour faire des choix éclairés.
Pour citer Descartes dans le « discours de la méthode « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ».

Le « bon sens » permettrait de dévoiler une forme de vérité par le truchement d’une intuition immédiate ou d’une évidence manifeste. En psychologie, on nomme cette illusion cognitive : la psychologie naïve. Malheureusement, ce « Bon sens » vient régulièrement se heurter à la réalité des faits scientifiques avec laquelle elle ne fait pas bon ménage.
Penser, c’est souvent penser contre son cerveau pour citer Gaston Bachelard : en ayant une conception inquiète de la raison et pouvoir ainsi interroger ses dogmes et ses croyances. La science, quant à elle, n’est pas dupe de nos biais cognitifs et nous oblige à mieux penser, chose couteuse pour notre cerveau qui est peu enclin a dépenser une énergie vitale.

On a tendance à croire par exemple que l’ergonomie qui est une des dimensions de l’Ux est une question de « bon sens » ou de « sens commun ». Et bien, il n’en ai rien : la recherche sur la psychologie des formes comme la théorie de la Gestalt à montrer a quel point notre cerveau peut-être trompé et peut tomber dans le piège de l’illusion d’une vérité. Ce « bon sens » qui pourrait nous inviter à agir dans l’intuition immédiate du moment doit se soumettre aux règles ergonomiques éprouvés et considérer que l’agencement des éléments d’une interface ne va pas découler de soi mais doit être guidé par les lois de la perception.

Ces règles ergonomiques sont désormais bien connues : loi de Fitts, loi de Hicks, loi de Similitude… Par leurs connaissances, elles peuvent devenir empirique mais en ayant eu le soin au préalable de les découvrir.
L’expression « c’est du bon sens », peut également cacher une forme de paresse intellectuel qu’elle se donne pour ne pas se saisir du sujet, de tel sorte que l’on procrastine à ne pas acquérir les connaissances nécessaire à cette objet d’étude qu’est l’uX.

Il convient donc de douter d ‘un propos prompt à déclamer que tel ou telle solution semble validée par le bon sens.



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